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lundi 15 octobre 2007

IV.- Jeux d'enfants. — Ce que c'était que la cousine Monique. - Pâquerette maîtresse d'école. — Une décision importante.

En moins de huit jours, Mlle Monique Ollivier, Agathe Trémisort, la petite Pâquerette et Jean furent les meilleurs amis du monde. Jean devait avoir pris fort au sérieux la demande que lui avait faite Mlle Monique de les guider dans leurs promenades, car il ne les quittait pas plus que leur ombre, et les accompagnait dans des endroits où elles n'avaient nul besoin de lui, sur la plage, par exemple. Là, d'ailleurs, s'il n'avait pas lieu de se rendre utile, il trouvait moyen de se rendre agréable. Pâquerette était vive comme une mésange, et elle fut vite lasse des joujoux qu'on lui avait mis entre les mains : une pelle de bois et un seau de fer-blanc. Mais Jean savait faire avec le sable bien autre chose que des pâtés. Comme il allait vite à l'amonceler de façon à en faire une véritable montagne, solide à force d'être pressée et tassée, si bien qu'on pouvait y creuser une grotte où la petite fille se blottissait tout entière !

« C'est comme une bonne Vierge dans sa niche ! » disait Jean ; et il restait devant elle à la contempler avec autant de plaisir que la bonne Vierge de l'église, qu'on lui avait pourtant appris à trouver bien belle. Puis tout à coup Pâquerette, lasse de son immobilité, donnait un coup de coude dans la muraille ; la grotte s'écroulait, et elle se levait d'un bond en se secouant avec de grands éclats de rire. Jean excellait aussi à construire un fort ; c'est ainsi qu'il appelait un monticule de sable entouré d'un fossé, qu'un canal reliait à la mer. Une vague arrivait, y versait un peu d'eau ; les deux enfants, réfugiés sur leur fort, frémissaient en regardant monter la marée. Chaque vague à son tour remplissait le canal ; l'eau avançait, gagnait le fossé.... le fort n'était plus qu'une île. « Pâquerette ! sors de là, tu vas te mouiller les pieds ! » criait la cousine Monique. Mais la petite téméraire s'obstinait à rester sur son îlot ; elle ne voulait le quitter qu'au dernier moment. Elle comptait sur Jean ; elle savait bien qu'à l'instant où leur refuge allait s'effondrer, il l'enlèverait comme une plume et la porterait au rivage avant que la vague eût atteint le bout de sa bottine. Elle n'en éprouvait pas moins de délicieuses émotions de frayeur, et une fois à terre elle s'écriait en battant des mains : « Sauvés ! nous sommes sauvés ! » comme s'ils venaient réellement d'échapper à un grand danger.


Pendant ce temps-là, Mlle Monique, assise à l'écart sur son pliant, lavait avec ardeur une sépia ou une aquarelle. La peinture était une de ses passions, et elle ne pouvait, à Rouen, la satisfaire que d'une façon très médiocre. Il n'est pas facile de trouver des modèles, et les dames n'ont pas coutume de s'installer dans les rues pour peindre ; Mlle Monique, après avoir fait poser son cousin le docteur, la cuisinière et Pâquerette, était réduite aux natures mortes. A Saint-Roch, tout ce qu'enserrait l'horizon était du domaine de son pinceau : vues de mer, vues de terre, falaises, barques échouées, bateaux sous voiles, chemins creux s'enfonçant entre deux haies de verdure, jeunes arbres et vieilles maisons, bêtes et gens, elle n'avait qu'à choisir. Elle ne choisissait point : tout y passait. Elle bénissait la présence de Jean : sans lui, elle eût dirigé ses promenades vers les endroits préférés par Pâquerette, et elle eût passé son temps à l'amuser. Elle n'avait plus besoin de l'amuser : Jean s'en tirait mieux qu'elle et elle pouvait aller où elle voulait, partout où elle trouvait un modèle à son gré. Jean, lui, trouvait partout les éléments d'un nouveau jeu pour sa petite compagne. Il s'entendait à toutes sortes de choses, comme il arrive souvent aux enfants à qui on n'a rien appris ; et il confectionnait, rien qu'avec son couteau, tout un magasin de joujoux qui jetaient Pâquerette en extase. Elle n'était pas loin de le considérer comme un grand homme.

II baissa pourtant tout à coup dans son opinion, et ce fut une averse qui en fut cause, une de ces averses de printemps qui détrempent tous les sentiers. Le soleil a beau briller de la façon la plus engageante et faire reluire les feuilles mouillées, on sait qu'il ne faut pas s'y laisser prendre : ce beau soleil chauffe une ondée, et il ne tardera pas à monter de l'horizon un traître de nuage qui la versera sans miséricorde.

Ce jour-là donc, il avait plu le matin, puis le soleil s'était montré pendant un quart d'heure, après lequel la pluie avait recommencé de plus belle. Le ciel faisait de nouveau mine de se découvrir ; mais Mlle Monique ne s'y fia point, et décida qu'on resterait à la maison : elle ne craignait rien autant que l'humidité pour sa chérie. Elle donna à Pâquerette un livre de contes illustré d'images en couleur, et remplaça la peinture par la lecture d'un roman.

Pendant qu'elle lit, et que Pâquerette regarde en soupirant les images, faisons un peu connaissance avec Mlle Monique Ollivier, que nous n'avons encore entrevue qu'à l'état de vague silhouette.

La cousine du docteur était une de ces créatures dont l'âme est toute pétrie de tendresse, visible et surabondante, et qu'on s'étonne, à cause de cela, de voir rester vieilles filles. Il semble qu'elles ont manqué leur destinée, qui était de consacrer à un mari, à des enfants, toute la puissance d'amour que renfermait leur cœur. Les personnes bienveillantes les plaignent ; les autres ajoutent à leur pitié une pointe d'aigreur : elles se sont montrées trop difficiles, trop exigeantes dans leur jeunesse ; elles doivent le regretter maintenant. Erreur ! elles ne regrettent rien, et ne se trouvent point à plaindre. Toute leur vie, elles ont aimé ; elles n'ont jamais trouvé le temps de s'absorber dans une passion exclusive, et elles n'en ont pas éprouvé le besoin. N'avaient-elles pas des parents, des amis qui réclamaient chacun une part de leur cœur ? n'y avait-il pas autour d'elles des vieillards solitaires, des enfants abandonnés, des pauvres, des êtres souffrants pour qui leurs paroles, leurs soins, leur présence seule était comme un rayon de soleil ? Elles ont vieilli sans s'en apercevoir, répandant autour d'elles la douce chaleur de la sympathie, aimantes et aimées ; et longtemps après que leur jeunesse avait disparu, elles pouvaient se dire comme la jeune captive d'André Chénier.

« Ma bienvenue au jour me rit dans tous les yeux. »

Elles ont vieilli ! qu'importe ! elles ne regrettent point ce qui leur a manqué : ne sont-elles pas sûres, jusqu'à leur dernier jour, de trouver autour d'elles des êtres à aimer !

Telle était la cousine du docteur Auribel, son amie depuis le temps où jeune fille, elle lui servait de petite mère, le grondant de ses méfaits et le consolant de ses chagrins d'écolier. Pendant de longues années, ils ne s'étaient plus revus que de loin en loin ; mais le docteur se tenait au courant de l'existence de Monique, et il savait que quiconque était dans la peine pouvait réclamer son secours sans crainte d'être repoussé. Il trouva donc tout simple de lui écrire un jour ce court billet : « Cousine, ma femme est malade, confinée dans sa chambre pour longtemps, et elle se désole de ne pouvoir s'occuper ni de sa maison ni de son enfant. Venez, nous vous en prions ».

Monique reçut la lettre, et répondit le jour même :

« Merci d'avoir pensé à moi : je fais mes malles, et j'arrive ».

Elle vint, elle soigna la mère, elle éleva l'enfant, elle maintint l'ordre dans la maison. Là comme partout, elle aima et elle se fît aimer. Elle croyait y être venue pour quelques semaines, mais les mois se passèrent sans qu'elle parlât de s'en aller.....

Un jour, s'éveillant d'un sommeil pénible, la malade l'appela.

« Ma bonne cousine, lui dit-elle, tout le monde me répète que je vais mieux, que je guérirai bientôt ; mais je crois bien que ce n'est pas vrai..... J'ai une prière à vous faire pour quand je n'y serai plus ; c'est que vous restiez ici à élever ma fille : je serai tranquille si je vous la laisse. Dites, voulez-vous me le promettre ? »

Monique aurait pu lui répondre : « J'y pensais ». Elle lui promit ce qu'elle voulut, tout en cherchant à la rassurer.

Elle tint sa parole, et offrit d'elle-même ses services et sa société au docteur. Sans paraître donner un regret à ses habitudes, à son indépendance et à la jolie maison de campagne qu'elle habitait dans un bourg de la Vendée, elle s'installa chez son cousin, fit venir ses meubles et loua sa maison pour douze ans, quitte à renouveler le bail jusqu'à ce que Pâquerette fût mariée. Son mandat allait jusque-là, pensait-elle, et elle comptait l'exécuter fidèlement.

Elle lui servait de mère depuis deux ans, et jamais enfant ne fut plus tendrement élevée, lorsque malgré tous ses soins la petite fille commença à dépérir vers la fin de l'automne, et resta languissante tout l'hiver. Le docteur s'alarma ; elle était délicate, elle ressemblait à sa mcre, elle grandissait beaucoup, et cette croissance rapide la fatiguait : il aurait fallu qu'elle habitât la campagne, pourvu qu'il n'y fît pas froid, car elle était sujette à des rhumes qui la faisaient tousser longtemps. L'air de la mer lui aurait convenu, mais dans quelque coin bien abrité du vent ; et le docteur se mit à passer en revue toutes les plages de Normandie. Il ne voulait pas que ce fût loin de Rouen ; il ne voulait pas non plus d'une plage à la mode ; ce qu'il lui fallait, c'était un simple village de pécheurs où Pâquerette pourrait vivre au grand air toute la journée, libre des entraves de la toilette et du décorum. Il ne l'avait pas encore trouvé, lorsque Mme de Cessol lui parla de Saint-Roch et de la veuve Trémisort, chez qui nous allons, après cette longue digression, retrouver Pâquerette et Mlle Monique, un jour de pluie, lisant l'une un roman et l'autre les Contes de Perrault.

Elles étaient loin d'y mettre la même ardeur. Pâquerette lisait assez bien pour comprendre la suite de l'histoire, surtout quand elle suivait les lignes avec le doigt mais le plaisir que lui causaient les aventures du Chat Botté était un plaisir péniblement gagné : elle en avait chaud. Mlle Ollivier, elle, suivait avec une attention passionnée les péripéties du Roman d'un jeune homme pauvre. Elle ne méprisait ni ne dénigrait l'amour, quoiqu'il n'eût pas joué de rôle dans sa vie ; au contraire, elle le respectait comme une chose sacrée et divine, et les héros de roman, quand ils étaient selon son cœur, devenaient de véritables héros à ses yeux.

Une main impatiente frappa à la porte. « Entrez ! » cria vivement Pâquerette ; et Jean entra. « La pluie ne tombe plus, dit-il.

— Non, répliqua Mlle Monique, répondant à sa pensée, mais les chemins sont pleins d'eau, et je ne veux pas que Pâquerette se mouille les pieds. Nous irons plus tard sur la plage, quand le sable aura eu le temps de sécher : amusez-vous ici en attendant. »

Jean soupira ; pourtant, jouer avec Pâquerette, même dans une chambre, c'était encore quelque chose. Il referma la porte et vint près de la petite fille.

« Tiens, lui dit-elle, veux-tu ce livre-là ? C'est l'Oiseau bleu, un très beau conte ; ma tante me l'a raconté. C'est plus difficile que le Chat botté et Cendrillon, mais tu es grand, toi, tu pourras bien le lire.

— Moi ?
répondit Jean en ouvrant de grands yeux. Est-ce que je sais lire, moi !

— Comment, tu ne sais pas lire ?
reprit Pâquerette qui n'en croyait pas ses oreilles. Tu n'as donc pas été à l'école ? A Rouen, les petits garçons vont à l'école ; c'est tout près de chez nous, je les vois sortir tous les jours à quatre heures.....

— Ah ! à Rouen... mais à Saint-Roch il n'y a pas d'école.

— Et ta maman ne t'a pas appris ?

— Elle ne sait pas non plus, maman !

— Ah !... Ça ne fait rien..... viens ici, je vais te lire le Chat botté, et te faire voir les images. Vois-tu, voilà le chat : il a des bottes, et une gibecière pour mettre son gibier, quand il va à la chasse. »


Elle recommença le conte, en s'appliquant plus qu'elle n'avait jamais fait, pour donner à Jean une haute idée de sa science. Son : « Ah ! » était l'expression d'un grand désappointement, à cette révélation de l'ignorance de Jean, dont les talents divers lui avaient jusque-là paru si remarquables ; et : « ça ne fait rien » marquait qu'elle en prenait son parti. Seulement les rôles étaient renversés ; la supériorité passait de son côté, et peut-être bien, dans sa vanité enfantine, n'en était-elle pas fâchée.

Elle lut, et Jean écouta, suivant son doigt qui glissait d'un mot à l'autre, assez lentement, car elle ne voulait pas se tromper. Quand elle rencontrait un mot difficile, elle s'arrètait pour l'épeler tout bas. Jean avait une certaine peine à comprendre l'histoire.

Il n'était pas content, Jean. Il ne savait pas lire : bien sûr, puisqu'on ne lui avait pas appris ! est-ce que c'était sa faute D'ailleurs, il n'aurait jamais imaginé que ce fut une faute, de ne pas savoir lire. Mais Pâquerette avait l'air de croire qu'il aurait dû savoir, et savoir mieux qu'elle, puisqu'il était grand... Elle savait lire, elle, une toute petite fille... ça ne devait pas être bien difficile..... Et il ne quittait pas le livre des yeux, comme si à force de le regarder il eût dû déchiffrer ce grimoire.

Tout à coup, il arrêta le doigt de la petite.

« C'est là, le Chat ? dit-il en indiquant le mot qu'il nommait ; et puis là aussi ?

— Mais oui ! Cherche encore un autre chat... Très bien ! Tante ! Jean qui sait lire chat ! comme il a appris cela vite ! Veux-tu que je t'apprenne à lire, Jean ?

— Oui !
répondit Jean, ravi. Tout de suite ! » et il se rapprocha pour mieux voir dans le livre.

« Oh ! mais quand c'est pour de vrai, on ne lit pas dans ce livre-là : il y a un livre exprès pour apprendre. Tante ! veux-tu me donner mon alphabet, que j'apprenne à lire à Jean ? »

Mlle Monique s'arracha à son roman, dont elle laissa les héros dans la tour d'Elven, et s'informa de ce qui se passait. Elle ne vit aucun inconvénient à la leçon de lecture ; elle ne la prenait pas au sérieux ; mais c'était un jeu comme un autre, et il aurait l'avantage de faire rester les enfants tranquilles.

Au bout d'un instant, son attention fut attirée par le bruit qu'ils faisaient. Jean s'était laissé montrer les lettres par la petite fille ; mais ce livre-là ne lui plaisait guère, et dès qu'il connaissait une lettre il voulait absolument la chercher dans le Chat botté. Pâquerette se fâchait, le grondait : « Jean ! mauvais écolier ! ce n'est pas comme ça qu'on apprend à lire ! Tante Monique m'a appris mes lettres ; et puis b, a, ba, et puis à épeler des petits mots, et puis des grands... n'est-ce pas, tante Monique ? »

Mlle Ollivier aimait les enfants, et elle n'était pas aussi routinière que Pâquerette ; la méthode de lecture inventée par Jean lui parut originale.

« Tu voudrais donc apprendre à lire ? » dit-elle au petit garçon. Il répondit un oui ! empreint d'une conviction ardente. En fait, il n'y avait jamais pensé de sa vie; mais il était tellement humilié de son infériorité vis-à-vis de Pâquerette, qu'il ne désirait à ce moment-là rien tant que de savoir lire. Et il accepta avec enthousiasme l'offre que lui fit Mlle Ollivier de lui donner des leçons.

Elle s'y mit tout de suite. Parmi les bienfaits qu'elle avait répandus depuis qu'elle était en ce monde, l'instruction tenait une large place : en avait-elle passé des heures à faire épeler des enfants étourdis, ou à la tête dure, qui ne pouvaient rien apprendre à l'école, ou de grandes fillettes qui n'y allaient pas, parce qu'il leur fallait remplacer à la maison la mère de famille occupée au dehors ! Elle pouvait donc s'y connaître en intelligences enfantines ; elle fut étonnée de celle de Jean, ainsi que de sa patience et de sa ténacité. L'effort et l'immobilité devaient lui coûter: il en avait si peu l'habitude! et pourtant il n'eût jamais cherché à abréger d'une minute l'heure de la leçon. Mlle Ollivier se prit d'une grande amitié pour son élève ; et la première fois que le docteur vint à Saint-Roch, elle ne manqua pas de le consulter sur « ce qu'on pourrait faire pour ce petit ».

Le docteur en parla à Agathe. La pauvre femme pensa que l'arrivée de Pâquerette chez elle était la réponse de Notre-Dame de Grâce à tous les cierges qu'en bonne Normande elle avait allumés dans sa chapelle. Elle confia au docteur Auribel toutes ses inquiétudes et toutes ses incertitudes, et remit le sort de Jean dans ses mains.

Pâquerette, qu'ils n'avaient pas remarquée, les écoutait en cherchant des boutons d'or dans l'herbe de la cour, et il se faisait tout un travail dans sa petite tête.

« Papa, dit-elle tout à coup, si nous emmenions Jean à Rouen ? »

Ils s'arrêtèrent net : Agathe était toute saisie. Le docteur réfléchit un instant.

« Croyez-vous, dit-il à Agathe, que l'enfant aimerait le métier de jardinier ? J'ai acheté un terrain à Bois-Guillaume, où je compte me faire bâtir une maison pour m'y retirer quand je serai vieux. En attendant, je le fais planter en jardin. Si vous vouliez me donner Jean, je l'emploierais chez moi à aider ma vieille bonne Catherine qui n'est plus bien robuste, et à Bois-Guillaume à aider mon jardinier qui lui apprendrait son métier. Et puis, comme à présent il faut qu'un homme ait un peu d'instruction pour réussir, n'importe en quoi, je l'enverrais aux cours du soir, où il pourrait apprendre tout ce qui lui sera utile. Pensez-y, et si cela vous convient, je le prendrai à l'automne, quand ma cousine et Pâquerette reviendront à la maison. »

Mère Agathe n'avait pas besoin d'y penser : c'était un secours du ciel qui lui arrivait là. Elle aurait pu être blessée de la joie que laissa voir Jean, lorsqu'il apprit qu'il s'en irait à l'automne avec Pâquerette ; mais elle l'aimait pour lui et non pour elle. Dans ses rêves d'avenir, son esprit passait par-dessus les années de séparation, et elle se voyait réunie à son fils devenu homme, savant, bon ouvrier, établi et en passe de s'enrichir. Comme ils seraient heureux dans ce temps-là !

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