Chapitres:

jeudi 22 novembre 2007

XXIII.- Où l'on voit quels petits motifs amènent souvent les grandes résolutions.

Agathe Trémisort, selon l'habitude des vieilles gens, se couchait ordinairement de bonne heure; mais elle n'avait pas le sommeil dur, et si légèrement que Jean s'efforçât de gravir le vieil escalier de bois lorsqu'il rentrait, elle entendait toujours le bruit de ses pas.

« Bonne nuit, mon enfant ! » criait-elle lorsqu'il passait devant sa porte. « Bonne nuit, chère mère ! » répondait-il, et il se retirait dans sa chambre. Depuis que Varnelle était là, c'était plutôt dans la chambre de Varnelle qu'il entrait ; et ils restaient longtemps à causer tous deux, se séparant, revenant sur leurs pas, ne pouvant se décider à en finir ; car chacun sait que c'est toujours au moment de se quitter que deux amis trouvent le plus'de choses à se dire. Enfin ils échangeaient un joyeux bonsoir ; les portes se fermaient doucement et un profond silence régnait bientôt dans toute la maison.

Mais ce soir-là, Agathe remarqua qu'ils ne s'attardèrent point à causer. En effet, Jean rentra tout droit chez lui après une simple poignée de main à Varnelle ; et Varnelle ne le retint point et n'essaya pas d'engager une conversation avec lui. Il sentait que son ami devait être épuisé par l'effort qu'il avait fait pendant la route pour parler du Luthier de Crémone, de la voix de la cantatrice et du talent du violoniste. D'ailleurs, à l'exception de MlleOllivier, qui n'ayant aucune préoccupation avait pu rester parfaitement naturelle, tous les causeurs avaient quelque chose de gêné, qui paraissait d'autant plus qu'ils cherchaient à le dissimuler. La solitude devait être une délivrance pour chacun d'eux : pour Jean surtout....... Varnelle le connaissait bien; attiré jadis vers lui par une sympathie instinctive, il avait achevé de s'attacher à lui pendant ce voyage où il avait lu jusqu'au fond de son âme fière et délicate. Il le plaignait profondément ; il se rendait compte de la brèche que les vains propos de quelques oisifs venaient d'ouvrir dans son bonheur ; et, jugeant son ami d'après ce qu'il eût été lui-même à sa place, il se disait douloureusement. « En voilà encore un qui ne sera pas heureux ! »

Le lendemain, au premier regard qu'Agathe jeta sur son fils, elle comprit qu'il s'était passé quelque chose de grave. Elle n'osa pas le questionner, mais elle mit encore plus de tendresse qu'à l'ordinaire dans son baiser du matin, et Jean, se sentant observé, affecta une gaîté qui ne fit point illusion à sa mère. Elle s'adressa à Varnelle, lui demandant ce qu'il y avait, et s'ils étaient malades l'un ou l'autre pour s'être séparés si vite en rentrant de Trouville. Varnelle protesta qu'il n'y avait rien : il ne pouvait pas dire à cette pauvre femme que Jean souffrait précisément parce qu'elle était sa mère.

A la Mignonnette, comme dans la maison d'Agathe, un nuage gris s'étendait sur la gaîté des jours passés ; et sans que personne en pariât, la cruelle conversation des curieux de Trouville était sans cesse présente à l'esprit de tous. Pâquerette n'avait plus demandé à retourner au Casino ; et quand Mlle Monique, qui ne se doutait de rien, lui avait rappelé son désir d'aller au bal, elle avait répondu qu'elle n'avait pas de toilette.

« Mais j'irai t'en chercher une à Rouen si tu veux ! dit la bonne cousine. Laquelle préfères-tu, ta robe rose, ta robe de tulle blanc, ou ta robe de foulard vert d'eau ? J'apporterai les souliers, les gants, tout ce qu'il faudra : c'est l'affaire d'un jour.

— Non, non,
répliqua Pâquerette avec un peu d'impatience, nous sommes mieux entre nous... il fait trop chaud pour danser, d'ailleurs. »

Mlle Ollivier secoua la tête ; elle ne comprenait plus rien à sa Pâquerette, ni aux autres, d'ailleurs : ils avaient certainement quelque chose, mais quoi ? Elle s'en informa au docteur, quand il revint ; et le docteur, avec une mine subitement assombrie, lui raconta ce qui s'était dit à Trouville, sous la terrasse du Casino.

« Mais c'est abominable ! s'écria la vieille demoiselle. Pauvre Jean ! je comprends qu'il soit un peu triste, mais cela ne durera pas, j'espère. Pâquerette est si gentille avec lui ! on voit qu'elle cherche à le consoler. Mais de quoi ces gens-là se mêlent-ils ? Est-ce que nos affaires les regardent ?

— Oh ! pour cela, ma chère Monique, le monde est plein de gens qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas, et je me suis attendu aux propos les plus absurdes lorsque j'ai consenti à ce mariage. Mais le bonheur de ma fille avant tout ! et elle n'aurait pu trouver un meilleur mari que Jean..... étant donné qu'elle l'aime, surtout. Laissons travailler les langues ; quand elles seront lasses, elles finiront par se taire. Jean réussira parfaitement à Rouen ; je me charge de son commencement, et son mérite fera le reste. Avant vingt ans d'ici, il sera à la tête du corps médical de la ville et du département, estimé, honoré, décoré, s'il le désire, et personne ne dira que sa femme a fait une mauvaise affaire. Je vois bien qu'il est triste, et je suis fâché qu'il prenne cela si haut ; mais je crois que le mieux est de ne pas lui en parler et de lui témoigner beaucoup d'affection. Quelques petites blessures d'amour-propre ne sont pas mortelles : et Pâquerette se chargera bien de les guérir. »


Quelques petites blessures d'amour-propre ! le docteur en parlait bien à son aise ! Il avait atteint depuis longtemps l'âge où l'on méprise l'opinion et les propos des sots : Jean en était encore fort éloigné. Il avait passé la nuit à creuser une foule d'idées, nées instantanément dans son cerveau, à propos de son mariage, du monde, de Pâquerette, de ce qu'on penserait de lui et d'elle, de ce qu'on en disait déjà..... Oui, il passerait pour une espèce de mendiant, ramassé dans le ruisseau par la charité extravagante d'un vieux fou — c'était là ce qu'ils voulaient dire par cette épithète d'humanitaire qui provoquait leurs éclats de rire. — Et Pâquerette, la douce Pâquerette, si délicate, si généreuse, si intelligente, comment serait-elle traitée? Une petite sotte romanesque, qui s'était amourachée de cet ancien protégé de son père, et qu'on aurait dû renfermer dans un couvent pour lui apprendre à vivre. Comment sa tante et son père, si dérangés du cerveau qu'ils fussent, avaient-il pu consentir à cette alliance ? Jean frémissait de colère en songeant aux suppositions injurieuses qui ne manqueraient pas de circuler, l'une renchérissant sur l'autre. Elle ne pourrait pas les ignorer ; ces choses-là parviennent toujours aux intéressés. Sa tendresse pour lui n'en serait pas diminuée : oh ! non ! au contraire..... Mais il se mêlerait de la pitié à son amour: et Jean se révoltait à cette pensée. Et plus tard: qui peut savoir l'avenir ? n'aurait-elle pas de regrets ? Pour le moins, elle souffrirait dans son légitime orgueil... et ce serait lui qui en serait cause, lui qui eût donné sa vie pour lui épargner la moindre peine...... Après tout, ces gens disaient vrai : qu'était-il, lui, pour mériter la main de Pâquerette ? Un petit jeune homme inconnu, médecin de deuxième classe de la marine, docteur de fraîche date, qui n'avait à son actif ni services exceptionnels, ni travaux remarquables: unus de multis ! Ce n'était pas sa faute: à son âge, il n'avait pas encore eu le temps de devenir quelqu'un..... Là-bas, pourtant, il n'était pas resté oisif ; il avait fait des remarques, des recherches, des expériences, il était sur la piste de découvertes importantes pour la science, de remèdes qui peut-être un jour auraient fait bénir son nom..... Tout cela, il y avait renoncé pour cette enfant... Et le monde, impitoyable pour le mariage d'amour de Pâquerette, aurait approuvé de sa part tous les entraînements, s'il se fût agi d'un homme célèbre..... Varnelle était bien heureux !

Ces pensées, qui attristèrent l'insomnie de Jean, ne furent point dissipées par le retour du soleil, qui d'ordinaire sait si bien mettre en fuite les fantômes nocturnes. C'est que ce n'était point des illusions ; ou du moins, la part de vérité qu'elles contenaient suffisait à troubler profondément l'âme du jeune homme. Il n'était pas assez insouciant pour se dire : « Bah ! dans quelques années on n'y songera plus; en attendant, soyons heureux, et méprisons les propos de gens qui ne nous valent pas ! » Cela aurait été plus raisonnable peut-être : mais n'est pas raisonnable qui veut.

Il trouvait partout des aliments pour sa tristesse. Mlle Ollivier se montrait à son égard plus maternelle que jamais : on avait dû lui raconter la scène de Trouville, preuve qu'on y avait attaché de l'importance, et elle cherchait à le consoler..... Pâquerette ne voulait plus aller au bal : elle avait peur, sans doute, d'entendre encore des paroles blessantes, de rencontrer des regards moqueurs. Il faudrait pourtant bien qu'elle s'y habituât : ce serait toujours ainsi, maintenant! Toujours! oui, toujours ce point noir dans leur ciel : comment pourraient-ils être heureux ? C'était à lui qu'elle voulait éviter les rencontres humiliantes, il n'en doutait pas: mais, si maintenant elle avait honte pour lui, ne viendrait-il pas un jour où elle aurait honte de lui ?

II faut dire à la décharge de Jean, qu'à peine cette idée lui fut venue qu'il se le reprocha et la repoussa comme un outrage au caractère et aux sentiments de sa fiancée. Mais le fait n'en était pas moins là : Pâquerette craignait quelque chose, elle n'osait plus marcher le front haut comme de coutume, et elle avait besoin de courage pour se montrer à son bras. Quelle situation fausse pour elle et plus encore pour lui ! Dans nos mœurs, c'est l'homme qui est le chef de la famille, c'est lui qui fait la situation de la femme : il peut la prendre au-dessous de lui, il l'élève bien vite à son niveau si elle en est digne ; mais, si l'on a vu des rois épouser des bergères, où a-t-on vu des reines épouser des bergers ?

II se passa quelques jours ; puis Varnelle parla de son départ.

« Attends encore un peu, lui dit Jean. J'aurai à te parler..... demain !

Varnelle le regarda et eut le cœur serré en voyant l'expression de son visage.

« Je ne suis pas si pressé, mon ami, répondit-il en essayant de prendre le ton de la plaisanterie ; je me trouve très bien ici, et j'attendrai volontiers surtout si c'est pour te rendre service. »

Jean hocha la tête comme pour dire oui, mais il ne s'expliqua pas davantage.

Le soir, après le dîner, il n'accompagna pas son ami à la Mignonnette, et le pria de dire qu'il allait faire une course à Trouville.

Mais il ne sortit point de sa maison. Il alla s'asseoir près du foyer, et attendit que sa mère eût fini de ranger le ménage. Il la regardait aller et venir, et il remarquait que ses mains tremblaient : était-ce l'âge, déjà ? Pauvre Agathe ! non, ce n'était point la vieillesse, c'était l'émotion de son cœur qui faisait trembler ses mains et rendait ses pas chancelants, pendant qu'elle rapportait de la cuisine et rangeait dans le dressoir la vaisselle qu'elle venait de nettoyer. En voyant son fils rester là, elle avait compris qu'il voulait lui parler : qu'avait-il donc à lui dire, grand Dieu ? Avec la figure qu'il montrait depuis une semaine, ce ne pouvait être que quelque chose de triste..... et elle se hâtait pour ne pas le faire attendre, tout en se disant que pour elle il parlerait toujours bien assez tôt.

Enfin elle mit en place la dernière assiette, et vint prendre son tricot sur une petite table devant la croisée.

« Tu ne sors pas, Jean ? dit-elle à son fils. Il fait si beau ce soir !

— Non, mère..... Viens ici : veux-tu ? »
Elle remit le tricot où elle l'avait pris et alla s'asseoir près de Jean sans rien dire; seulement, pour qu'il comprît que son cœur de mère était prêt à l'entendre elle posa sa main sur ses cheveux blonds et les caressa comme lorsqu'il était enfant.

« Mère, dit-il, je suis malheureux !

— Je l'avais deviné..... tu ne peux pas être malheureux sans que mon cœur me le dise. Qu'as-tu donc, mon pauvre enfant ?

— Je suis malheureux, parce que je vais te faire de la peine. J'ai encore un sacrifice à te demander.....

— A moi ! c'est tout accordé, alors ! Peux-tu te laisser aller au chagrin, quand il dépend de moi de te consoler ? ce n'est pas bien, Jean ! »


Elle lui prit la main, et elle essayait de lui sourire : mais le cœur lui battait bien fort : qu'allait-il donc lui demander ?

« Ecoute, mère, dit-il d'un ton grave et triste, quand M. Auribel m'a nommé son fils, quand Pâquerette m'a tendu ses deux mains en me demandant si je ne voulais pas d'elle pour ma femme, j'ai été si heureux que je n'ai plus pensé à rien au monde au dehors de notre amour. Je savais bien qu'elle était riche, et moi pauvre : mais qu'est-ce que cela faisait, puisque son père et elle m'acceptaient ainsi ? Je ne me croyais pas sans valeur, du reste ; partout où j'ai passé, au lycée, à l'École, dans mes voyages, aux examens, j'ai toujours conquis l'estime de mes camarades comme de mes chefs. De l'avis de tous, j'avais devant moi un bel avenir, et je faisais un sacrifice en y renonçant..... Oh ! ne crois pas que j'y eusse regret : j'étais trop heureux de pouvoir lui sacrifier quelque chose, à ma chère petite bien-aimée..... Mais voilà que l'autre jour, à Trouville, nous avons entendu une conversation..... Des gens qui ne nous connaissent pas, et qui nous faisaient l'honneur de s'occuper de nous..... Je passe pour un ancien mendiant, M. Auribel pour un vieux fou, sa fille pour une petite sotte: et que dira-t-on encore ? On trouve ce mariage révoltant: on me dédaigne pour mon humble origine, et on les blâme pour leur générosité !

Elle a entendu ?
demanda Agathe presque à voix basse.

— Oui, elle a entendu .... son père aussi..... et Varnelle, qui était avec nous. Mlle Ollivier n'y était pas ; mais ils ont dû le lui raconter, car elle me parle comme à un malade qu'on doit ménager..... Ils ne sont pas changés à mon égard, ils ont bien l'âme trop haute ; ils redoublent d'affection..... Si tu avais entendu Pâquerette, au moment où ces féroces bavards allaient passer devant nous ! « Votre bras, mon cher Jean ! » C'était la première fois qu'elle m'appelait son cher Jean..... et elle les a regardés avec tant de fierté ! Ils n'osaient pas lever les yeux.....Tout cela n'empêche pas qu'elle a renoncé à ce bal dont elle avait tant d'envie..... Mais elle ne peut pas mener une vie de recluse ; et elle entendra plus d'une fois dire que c'est humiliant pour elle de m'épouser ! »

Agathe était altérée. Elle avait cru d'abord qu'il s'agirait pour elle de disparaître, et elle s'y était résignée. Elle ferait tout pour que Jean fût heureux Elle irait, s'il le fallait, jusqu'à ne pas se montrer à son mariage..... Mais ce n'était pas cela..... quelle était donc sa pensée? 

« Tu ne songes pas à rompre ? lui dit-elle. Mon pauvre enfant, rappelle-toi que Pâquerette t'aime.....

— Oui..... quand j'aurais le courage de renoncer à elle, je n'aurais pas celui de la faire souffrir..... Et pourtant je ne voudrais pas qu'elle passât, pendant toute sa vie, pour avoir fait un mariage indigne d'elle. J'ai cherché à sortir de là ; j'ai cherché et j'ai trouvé, si Dieu me protège et si tu me le permets..... »


II s'arrêta. Pour toute réponse, Agathe inclina la tête : elle attendait. Jean reprit :

« L'autre soir, il s'est trouvé quelqu'un pour dire qu'à un homme célèbre on ne demandait pas d'où il venait, et que si j'étais Varnelle, par exemple, dont le nom remplissait les journaux..... Approbation générale : si j'avais fait parler de moi, le monde applaudirait à mon union avec Mlle Auribel, et on comprendrait qu'elle me préférât au baron Lantourny ou à tout autre fils de riche et puissante famille..... Varnelle va repartir pour l'Afrique : il m'avait déjà demandé, jadis, de venir avec lui, et j'avais refusé, à cause de toi..... Cette expédition, je suis sûr d'en rapporter une telle renommée, que les railleurs seront confondus et salueront bien bas la femme du docteur Jean Trémisort. Ce sera l'affaire d'un an, dix-huit mois peut-être, et ensuite nous serons tous heureux. J'aurai gagné mon bonheur, et toi, mère, tu pourras être fière de ton fils ! »


Jean s'était levé ; il s'animait en parlant, et ses yeux brillaient d'enthousiasme. Agathe le regardait : fière de lui, elle l'était déjà, elle ne pouvait l'être davantage, quoi qu'il fît..... Ses raisons pour partir, elle les comprenait : mais pourquoi lui demandait-il une autorisation solennelle ? A ses autres départs, cela ne s'était point passé ainsi : il allait où le ministre l'envoyait, et sa mère n'avait rien à y voir. Cette fois-ci, ce serait de sa propre volonté qu'il ferait ce voyage, et c'était une chose grave sans doute, puisqu'il la priait d'y consentir..... Agathe, malgré son ignorance, avait puisé dans les lettres et dans les récits de son fils, et plus récemment dans ses conversations avec Varnelle, quelques données sur ce que pouvait être un voyage d'explorations en Afrique : si les progrès qu'en tirerait la science la laissaient assez froide, les dangers devaient frapper vivement son imagination. Elle ne put s'empécher de dire à Jean :

« II y a beaucoup de dangers, n'est-ce pas ?

— Varnelle en est revenu,
répondit-il évasivement.

— Tu es le maître, mon fils : pourquoi me demandes-tu ?.....

— C'est que...
— il revint près d'elle, et s'agenouilla à ses pieds — c'est que..... je serai prudent, je te le jure : je veux revenir..... Mais on meurt partout : si je ne revenais pas..... Je me réjouissais tant de te faire une vieillesse entourée de bien-être et de tendresse..... et tout te manquerait à la fois..... »

Agathe haussa les épaules avec insouciance.

— Oh ! il me faut si peu pour vivre ! et puis je n'en aurais pas besoin longtemps..... Dieu est bon, il me rappellerait bien vite, pour me remettre, auprès de toi ! »

Elle l'entoura de ses bras, l'attira vers elle et mit un baiser sur son front.

« Que ta volonté soit faite, mon fils, mon enfant adoré ; pars avec la bénédiction de ta mère, et que Dieu et Notre-Dame de Grâce te protègent et te ramènent...... Mais Pâquerette, mais son père, voudront-ils ? » reprit-elle, se raccrochant à un dernier espoir.

« Lui, il voudra bien, certainement ; et elle..... je lui parlerai comme à toi, mère ; elle a un grand cœur elle aussi, et elle me comprendra comme toi. »

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